Tageblatt, Luxembourg
European
Investigator Into Secret CIA Activity Comes Under Criticism
"When you have
high-level officials of the CIA or European secret services who agree to
illustrate what took place, and that matches other declarations which are perfectly
in line with objective facts like flights, is one obliged to remain
silent?"
--Swiss
Senator Dick Marty, Council of Europe Special Investigator
Translated By Sandrine Agoerges
July 17, 2007
Luxembourg - Tageblatt
- Home Page (French)
Council
of Europe Special Investigator Dick Marty, who accused Poland and Romania of
having sheltered CIA detention centers, on Tuesday had to answer criticism from
Eurodeputies on his investigatory methods, which were
based on interviews with anonymous sources.
Maintaining
the confidentiality of the sources, "was a legitimate strategy in the face
of the wall of silence erected by European governments" he declared to the
European Parliament in Brussels, reminding the body that he had no power to
carry out an investigation.
"When
you have high-level officials of the CIA or European secret services who agree
to illustrate what took place, and that matches other declarations which are
perfectly in line with objective facts like flights, is one obliged to remain
silent?" asked Mr. Marty. In his second report published at the beginning
of June , Mr. Marty
said that, "there are sufficient elements to confirm that secret detention
centers, managed by the CIA, did indeed exist in Europe between 2003 and 2005,
in particular in Poland and Romania," as has already been revealed by the
American press.
In that
report, Dick Marty asserts that socialist representative of Poland, Marek Siwiec, in his previous
role as Polish Defense Minister (along with former President Aleksander Kwasniewski) "approved Poland’s
participation in the secret detention of high-profile prisoners." In the
same manner, Mr. Marty challenged the part played by the Romanian
representative, Ioan Mircea
Pascu, who was Romanian Defense Minister from 2000 to
2004. He sharply attacked Mr. Marty and asserted that he was "absolutely
unaware" of such a prisoner detention program in Romania.
For his
part, Mr. Siwiec declared his intention to sue Mr.
Marty. Several other Polish and Romanian Eurodeputies
also stepped forward on Tuesday to denounce a "manipulation of the
news," "the lack of evidence" or "speculation." Czech
socialist Eurodeputy, Libor Roubek,
said he shared the regret over the "questioning of the integrity of two of
his colleagues."
Nevertheless,
Mr. Marty was supported by Italian socialist Eurodeputy
Claudio Fava, who is a spokesman for the European
Parliament's investigation on the same topic, who said that, "the two
investigations cross-reference and corroborate one another."
"Are
we here as lawyers for our respective governments, or representatives of the
values of European culture and human rights? Personally I have made my
choice!," Mr. Fava told his European Parliament
colleagues, in recalling the torture
techniques utilized by the American agency. Mr. Marty also again accused
Germany and Italy of having created obstacles to the search for truth by
invoking the notion of "state secrets." Mr. Marty said he regretted
the attitude from the Prodi Government [Italy], which
has delayed the trial of 26 CIA agents, who are being tried in abstentia in a Milan court for kidnapping a former Egyptian
Imam.
Mr. Marty
believes that [the conduct of Germany and Italy] is related to agreements
within the framework of NATO, which were signed after the attacks of September
11, 2001, and which promise immunity to the American agents.
"These
kidnappings could not have taken place without the services of the nations
concerned," the European Council spokesman said. He estimated - while
saying in advance that he regretted it - that "the truth will come from
the United States," where tongues have loosened ever since President Bush
admitted to the program of secret CIA prisons in September 2006.
French Version Below
CIA: Marty
face aux critiques des eurodéputés polonais et roumains
Mise à jour: 17/07/2007
Dick Marty,
le rapporteur du Conseil de l'Europe qui a accusé la Pologne et la Roumanie d'avoir abrité des centres de détention de la CIA, a dû répondre mardi aux critiques d'eurodéputés sur sa méthode d'enquête,
basée sur des entretiens avec des sources anonymes.
Cette confidentialité des sources "était
une stratégie légitime face au mur du silence des gouvernements européens", a-t-il affirmé devant le Parlement européen à Bruxelles, en
rappelant qu'il ne disposait pas de pouvoirs d'investigation.
"Quand vous avez
des hauts dirigeants de la
CIA ou des services européens
qui sont d'accord pour vous illustrer ce qui s'est passé, et que cela recoupe
d'autres déclarations et colle parfaitement à des éléments objectifs, comme les vols des avions, est-ce qu'il faut
se taire?", s'est interrogé M. Marty. Dans son deuxième rapport publié début juin, M. Marty affirme qu'il y a "suffisamment d'éléments pour affirmer que des centres secrets de détention gérés par la CIA ont bien existé en Europe, entre 2003 et 2005, notamment en Pologne et en Roumanie", comme l'avait déjà affirmé en 2005 la presse américaine.
Dans ce rapport, Dick Marty affirme que le député socialiste
polonais Marek Siwiec a fait partie, comme ministre de la défense, des personnes (avec l'ex-président Aleksander
Kwasniewski) qui "ont approuvé
le rôle de la Pologne dans les activités secrètes de détention de détenus de très grande importance". M. Marty met en cause de la même manière le député socialiste roumain Ioan Mircea
Pascu, également ministre de la défense entre 2000 et 2004. Celui-ci a vivement pris à
partie M. Marty, et a affirmé qu'il n'était
"absolument pas au courant" d'un tel programme de détention de prisonniers en Roumanie.
M. Siwiec a de son côté annoncé son intention de porter plainte
contre M. Marty.
Plusieurs
eurodéputés polonais ou roumains sont
aussi montés au front mardi pour dénoncer une "manipulation des informations",
"le manque de preuves"
ou une "spéculation". Le socialiste tchèque Libor Roubek a également regretté
"la mise en cause de l'intégrité
de deux collègues". M.
Marty a été néanmoins soutenu par le socialiste italien Claudio Fava, rapporteur de la commission
d'enquête sur le même sujet au Parlement
européen pour qui "les deux
enquêtes se rejoignent et
se corroborent". "Est-ce que nous
sommes les avocats de nos gouvernements ici ou les représentants
des valeurs de la culture européenne
et des droits de l'homme?
Moi j'ai fait mon choix!",
a lancé M. Fava aux eurodéputés, en rappelant les
techniques de torture utilisées par l'agence américaine. M.
Marty a aussi à nouveau accusé l'Allemagne et l'Italie d'avoir fait obstacle à la recherche de la vérité en invoquant la notion de
"secret d'Etat". M. Marty a regretté l'attitude du gouvernement Prodi qui a obtenu le report d'un
procès de 26 agents de la CIA, jugés
par contumace par un tribunal de Milan pour le rapt
d'un ex-imam égyptien. Il l'estime
liée à des accords qui auraient été signés
après les attentats du 11 septembre 2001 dans le cadre de l'Otan et qui assureraient l'impunité des agents américains.
"Ces enlèvements
n'ont pas pu avoir lieu sans les services des Etats
concernés", a répété
le rapporteur du Conseil de l'Europe. Il a estimé - tout en le regrettant d'avance - que la "vérité viendrait des Etats-Unis" où les langues se sont déliées après la reconnaissance par le président
Bush en septembre 2006 de l'existence
d'un programme de prisons secrètes
de la CIA.