Climat: l'obligation de s'entendre

 

Éditorial

 

23 Septembre

 

La sirène de Copenhague en pleure encore. L'échec en 2009 de la conférence sur le climat, l'avait à jamais déçue des hommes et de leur incapacité à s'entendre sur l'essentiel.

 

Depuis, les émissions de gaz à effet de serre n'ont cessé de battre des records, la Terre s'est réchauffée, le niveau de la mer a grimpé, menaçant à court terme des zones habitées. À grands coups de rapports, la communauté scientifique a alerté les dirigeants de la planète sur les conséquences du dérèglement climatique. Leurs hypothèses sont devenues réalité. Le changement, c'est bien maintenant.

 

Tempêtes, précipitations, submersions... Les phénomènesviolents observés ces dernières années sont devenus les tragiques alliés des défenseurs d'une prise de conscience planétaire. Ils ont bousculé les croyances de ceux, à l'image de la Chine et des États-Unis, qui vénéraientle développement aux dépens des générations futures. Les conséquences visibles de la pollution, le coût pharaonique des catastrophes naturelles ont modifié les intérêts à défaut des consciences.

 

C'est dans cet état d'esprit un peu nouveau, que s'ouvre, aujourd'hui à New York, le sommet climat organisé par le secrétaire général de l'Onu Ban Ki Moon. Si aucun texte n'est attendu à l'issue de cette rencontre des chefs d'État, ce rendez-vous marque l'ouverture du grand bal de la diplomatie mondiale dont le final aura lieu à Paris, en 2015.

 

Conférence de la dernière chance

 

La France s'est engagée à organiser cette conférence de la dernière chance avec pour objectif délicat la signature d'un accord contraignant les pays à réduire leurs émissions de CO2. Elle n'a pas le droit à l'échec au risque d'achever de décrédibiliser l'action des gouvernants en faveur de la planète.

 

À New York cette semaine, puis à Lima en décembre, les dirigeants vont donc poser sur la table leurs engagements et leurs revendications. Si le constat est assez largement partagé, les moyens d'y parvenir sont loin d'être acquis. Trouver des compromis tout en relayant les exigences, assouplir les postures : la diplomatie française va devoir jouer des coudes et de la burette d'huile.

 

Ne pas brusquer les grands producteurs d'énergies fossiles, écouter les demandes des pays en voie de développement qui ne veulent pas payer pour les excès des grandes puissances du Nord, trouver un moyen pérenne d'alimenter le maigrelet fonds Vert censé aider les pays les plus pauvres sur la voie du développement durable... L'équation est encore loin d'être résolue.

 

À l'aube de ce nouveau siècle, il apparaît pourtant que la globalisation des échanges et des informations amène inévitablement à trouver des solutions communes. Le bon sens voudrait qu'elles visent à réduire les inégalités et à réparer les écosystèmes. C'est toute l'ambition de la conférence de Paris. Elle devra mettre en avant les exemples vertueux, ceux qui créent de la richesse tout en préservant la planète, et réguler ceux qui menacent l'humanité.

 

Si la France parvient à remporter ce challenge, elle en ressortira grandie sur la scène internationale et parviendra davantage à développer son savoir-faire dans le domaine. Pour le président Hollande, ce sera l'occasion sans doute unique de redonner des couleurs à un quinquennat bien monochrome.