Botte
François
SERGENT
3
MARS 2014
N’en déplaise à
François Hollande qui samedi estimait
que «tout devait être fait pour éviter une intervention extérieure en
Ukraine», la Russie avait
déjà la veille envahi et occupé ce pays. Selon tous les traités internationaux reconnus y compris par Moscou, la Crimée appartient à l’Ukraine.
Poutine a violé la souveraineté d’un pays européen
en envoyant ses troupes sous couvert d’une
protection des populations russes et russophones que personne ne menaçait. On sait comment, dans l’histoire de l’Europe, des autocrates avant Poutine ont utilisé
ce prétexte pour justifier une intervention armée.
L’Europe ne doit pas
accepter ce coup de force contraire aux valeurs de droit et de libertés qu’elle est censée protéger.
Et pour lesquelles des dizaines
d’Ukrainiens sont morts. La Crimée bénéficie d’un statut particulier en Ukraine, garant d’une cohabitation pacifique des communautés russe, ukrainienne et tatar.
Le
but de Poutine est ailleurs : il veut
une Ukraine à sa botte, un Etat vassal affaibli par l’occupation puis l’amputation d’une partie de son territoire. Il sait qu’il ne peut refaire
l’histoire, comme à Prague ou à Budapest, mais, pariant sur la pusillanimité des Européens, il va jouer
comme en Géorgie ou en Arménie de tout son pouvoir de nuisance et d’intimidation,
manipulant les minorités et
les extrémistes. A la manière
du KGB qui est sa vraie matrice politique.
Les Ukrainiens, dirigeants comme population, n’ont pas cédé à ses provocations. Aux Européens de montrer courage et détermination face à un homme qui
ne connaît que le langage de la force et qui parie toujours - souvent avec raison - sur la lâcheté de ses ennemis.