Limites

 

30 août 2013 à 22:36

 

Par Alexandra Schwartzbrod

 

Il n’y a plus de bonne solution pour tenter de mettre un terme à la boucherie syrienne, et la communauté internationale tout entière en porte la responsabilité. Après l’attaque chimique perpétrée le 21 août dans la banlieue de Damas, tous les chefs d’Etat actuels seront comptables devant l’histoire de ce qu’ils n’auront pas tenté, et ils le savent. Pour Paris et Washington, qui disent avoir acquis la «certitude de la culpabilité» de Bachar al-Assad dans ce crime, l’affaire ne fait plus un pli. Si l’on en croit les postures et les paroles guerrières lues et entendues tout au long de la journée de vendredi, Barack Obama et François Hollande ont enfin tranché. Et même enclenché un compte à rebours. Les deux hommes s’apprêtent à lancer des frappes «ciblées», destinées à «sanctionner» le régime syrien et à montrer qu’il y a des limites au tolérable. Il en va désormais de leur crédibilité sur la scène internationale. Privés de l’allié britannique, désavoué jeudi soir par une Chambre des communes déterminée à ne pas renouveler le désastre irakien, les deux hommes, dans une improbable alliance, y préparent leurs opinions publiques. Un renversement complet de situation quand on pense que Paris et Washington, il y a dix ans tout juste, se déchiraient et se fâchaient durablement sur l’intervention en Irak. Bien sûr, beaucoup raillent déjà une insupportable inféodation de la France aux Etats-Unis. Mais Hollande est peut-être bien plus un chef de guerre qu’il n’y paraît, la récente expédition au Mali l’a montré. La seule chose, c’est qu’il ne peut se permettre aucune bavure et que, au-delà des frappes, il faut prévoir le coup d’après.