Espoir
2 mai 2013
Par François Sergent
L’usage d’armes chimiques devait être la ligne rouge justifiant une intervention, notamment des Etats-Unis, en Syrie. Mais au fil des accusations de plus en plus précises visant Bachar al-Assad, la résolution occidentale faiblit. Obama, tout comme la dérisoire diplomatie française et européenne, cherche des excuses pour ne rien faire.
Qui se souvient de la promesse de François Hollande en novembre d’armer l’opposition après l’avoir reconnue comme représentante du peuple syrien ? Une nouvelle fois, les Syriens sont laissés aux mains de tortionnaires armés, soutenus par l’Iran, la Russie et la Chine. Rien n’y fait. Ni les 100 000 morts, ni les dizaines de milliers de torturés et emprisonnés ou les millions de déplacés et réfugiés. La Syrie après le bel espoir des printemps arabes est massacrée depuis deux ans sous les yeux d’une communauté internationale qui aura laissé faire. L’aide humanitaire ne parvient même pas aux victimes, comme le montre le reportage de Luc Mathieu, notre envoyé spécial à Alep, où les citoyens courageux crient leur rage contre l’Occident et en particulier contre la France. Les bons apôtres qui jamais n’ont accepté ni compris la libération des peuples arabes excipent de la présence de combattants islamistes pour justifier leur aboulie. Mais, c’est cette impuissance occidentale qui fait le lit des extrémistes. Il ne faut pas s’étonner que l’opposition croie à une volonté des grandes puissances de laisser la Syrie s’entre-tuer et disparaître comme Etat. L’Occident paiera longtemps cette non-assistance à un pays assassiné.