Droit

 

Par François Sergent

 

16 avril 2013

 

Les terroristes ne comptent pas leur victoire seulement en nombre de morts et de blessés. Les trois morts de Boston sont loin des bilans monstrueux des attentats de Bagdad ou des massacres de Londres, Tel-Aviv, Madrid ou Oklahoma City.

 

Les terroristes mesurent aussi leur victoire en réduisant les espaces de vie et les libertés des citoyens du monde. Cette volonté d’emprisonnement explique le choix de la cible : le marathon de Boston, fête «all american», quintessence du mode de vie de la Nouvelle-Angleterre qu’ils entendent briser. Les journalistes, les télés présentes à l’arrivée ont servi immédiatement de chambre d’écho, aussitôt amplifié par Twitter. L’image symbolique des athlètes fauchés par le souffle des bombes devient celle d’un pays et de ses valeurs que ces irréductibles ennemis de la démocratie veulent abolir.

 

Les Etats de droit se doivent de résister et de se défendre, mais en respectant les valeurs que ses opposants veulent souiller. Hier, un rapport américain sur Guantánamo expliquait néanmoins qu’«il est indéniable que les Etats-Unis se sont engagés dans la pratique de la torture» après le 11 Septembre, ajoutant que «les plus hauts dirigeants en portent la responsabilité».

 

Alors que le légitime combat contre le terrorisme doit être au contraire mené sans législation d’exception ni transgression du droit en respectant les libertés, y compris pour les ennemis de la liberté. Il s’agit d’une question de morale politique. C’est aussi la seule façon de défaire les terroristes.