Newtown : le courage politique d'Obama à l'épreuve
"Ce n'est plus possible. Ce sont des gamins qui ont été tués dans une école. Si le président ne fait rien maintenant, c'est à devenir fou. On ne peut plus continuer comme cela".
Samedi, cette femme était venue allumer un cierge à l'église catholique Saint Rose de Lima de Newtown, en hommage aux victimes du massacre de l'école élémentaire de Sandy Hook. Mais, entre les larmes, elle ne pouvait pas cacher sa colère.
Aujourd'hui, beaucoup d'Américains partagent ce sentiment. La tragédie de Newtown sera aussi une façon de juger le courage politique d'Obama face à l'éternel problème du contrôle des armes aux Etats-Unis. "S'il ne bouge pas là, alors c'est un lâche", confiait même un ancien officier de police de la petite ville du Connecticut ce week end.
Pour nombre de commentateurs, le fait que des enfants ont été tués doit "changer la donne". Même les journaux conservateurs remarquaient ce lundi que "l'on était à un moment capital du débat" (USA Today).
Lors de la tuerie d'Aurora, dans le Colorado, Barack Obama avait mis plus d'une semaine à évoquer "la nécessité de faire quelque chose". Dimanche soir, dans une grande salle du lycée de Newtown, le président s'est dit prêt à "utiliser tous les pouvoirs qui sont les siens" pour mettre fin à ce genre de massacres. Sans toutefois prononcer une seule fois le mot "armes".
Il est pourtant temps pour Obama de montrer qu'il peut agir. Rétablir l'interdiction de l'usage des fusils d'assaut serait un premier pas. Mais Obama doit aller plus loin. Entamer un dialogue national aux Congrès et dans tout le pays sur le contrôle des armes.
Et cela malgré le pouvoir de la NRA, le lobby des armes. Les sondages montrent que, même en Amérique, les états d'esprit évoluent , notamment chez les femmes.
Au président de saisir ce tragique instant pour se montrer présidentiel. Cette fois, les discours ne suffisent plus.