Changer
Par FRANÇOIS SERGENT
7 novembre 2012
Il nous aura fait peur. Mais, Obama aura réussi là où Sarkozy, Berlusconi, Zapatero, Brown ont échoué. Se faire réélire au milieu d’une crise économique majeure dont les Etats-Unis ne sont toujours pas sortis. Le chômage est resté collé à 8% durant son mandat, la dette publique a explosé, le revenu moyen des Américains a été largement écorné. Le rêve américain essentiel à l’ethos de la nation est devenu chimère pour une majorité des électeurs.
Les Américains auront néanmoins préféré le bilan même imparfait et les projets même incertains du président sortant à l’économie vaudou et hasardeuse de ses adversaires républicains. A juste titre. Obama a replâtré les dégâts les plus graves commis par son prédécesseur républicain. Il a évité l’effondrement de l’économie de son pays, il a réformé son système de santé et a sauvé le secteur automobile. Tout en ménageant des rapports civilisés avec le reste du monde.
Il reste qu’en ce 7 novembre 2012, Obama est très loin des espoirs qu’il avait suscités dans son pays et dans le reste du monde il y a quatre ans. Très loin de son slogan fait de «changement et d’espoir», très loin de son triomphant et optimiste «yes we can».
Obama en reprend pour quatre ans. A lui, libre de tout souci électoral, de démontrer qu’il peut encore changer et changer son pays.