Bulle
François
SERGENT
mercredi 19 mars 2008
En choisissant
la Chine comme pays hôte
des JO, le Comité international olympique
(CIO), ce grand maniaque
des «idéaux sportifs», ne pouvait faire de choix plus politique. La Chine elle-même a fait de ses
Jeux un enjeu politique, le symbole de sa puissance, de son dynamisme économique, et l’emblème de son hégémonie régionale. De son côté, le CIO se défend de toute ingérence. Indifférent au sort des Tibétains,
comme il
le fut à celui des Juifs à Berlin en 1936. Cette
position est intenable. D’autant plus que les apparatchiks du «mouvement olympique» avaient beaucoup promis quand la Chine avait remporté le marché. Les Jeux devaient être
«une force pour le bien».
On sait qu’en plus des morts au Tibet,
des centaines de journalistes,
internautes et activistes ont été arrêtés ces
derniers mois.
Alors que faire
? Le boycott des Jeux, rejeté
par l’ensemble des ONG et
par le dalaï-lama, n’est
pas une solution. Il ne ferait qu’isoler
encore plus un régime et pénaliser son peuple. Il reste
qu’entre cette censure extrême et l’indifférence à la politique, il demeure une
marge de manœuvre. Les
chefs d’Etat peuvent menacer de boycotter la cérémonie
d’ouverture si les
massacres continuent à Lhassa et si
la répression ne faiblit pas dans tout le pays.
Les sportifs ont aussi un rôle
à jouer. Le sport n’est pas une bulle
en dehors de la société et de ses problèmes.
lI ne
s’agit pas d’imposer aux athlètes de devenir des militants
des droits de l’homme. Mais qu’ils sachent
qu’ils sont aussi des citoyens, concernés et informés.
Tout comme les milliards de spectateurs
et téléspectateurs qui vibreront cet été
à leurs exploits.