La crise révèle une
nouvelle fois la haine que suscite Barack Obama
Stéphane Bussard
Chris
Matthews, qui anime l’émission «Hard Ball» sur MSNBC, en a vu d’autres. Et pourtant, ce journaliste
qui fut chef de cabinet du président
démocrate de la Chambre des
représentants Tip O’Neill dans
les années 1980, est catégorique: «C’est la haine et non la politique qui explique l’opposition des républicains au président Obama»
L’avènement du premier président
noir des Etats-Unis, élu
pour la première fois en novembre
2008 et réélu l’an dernier
avec une majorité du collège électoral et du vote populaire, a déjà donné lieu à de
nombreuses manifestations haineuses.
La présente crise budgétaire a révélé un nouveau degré de mépris envers le locataire de la Maison-Blanche.
Ce week-end, lors
d’un rassemblement à Washington censé
dénoncer la fermeture des mémoriaux honorant les anciens combattants, le fondateur de l’organisation
Freedom Watch, Larry Klayman l’a
déclaré devant les télévisions américaines : «J’en appelle à vous pour fomenter une deuxième révolution non-violente, à recourir à la désobéissance civile et à
demander que le président quitte la ville, qu’il se lève, pose le Coran (…) et sorte (de la Maison-Blanche) les mains en l’air.»
Parmi les invités de ce groupe d’extrémistes,
le sénateur du Tea Party Ted Cruz et l’ex-égérie du mouvement populiste Sarah Palin qui ne cesse
d’en appeler à la
destitution du président.
Le
même jour, devant la Maison-Blanche, un manifestant brandissait un drapeau des Confédérés. Un outrage ultime. Un
tel symbole représente le combat du Sud pour maintenir la suprématie blanche.
Le
Congrès n’est pas en reste. Il y a quelques jours, le sénateur de l’establishment républicain
Lindsey Graham traitait Barack Obama de «leader pathétique». Lors d’un discours sur l’état
de l’Union, moment très solennel à Washington, un élu républicain avait crié que le président
était un «menteur».
Comme les choses vont de pair, la réforme de la
santé que les républicains appellent Obamacare, attire tout autant les foudres de ceux qui avaient promis, dès 2009, de combattre tout ce qui viendrait de la présidence de
Barack Obama pour que celui-ci
ne fasse qu’un mandat à la Maison-Blanche.