L’anémie économique coûte cher à Barack Obama

 

Par Par Philippe Gumy

 

Deux ans seulement après une élection vécue comme un renouveau sans précédent depuis l’accession de John F. Kennedy à la Maison-Blanche en 1960, le peuple américain vient de sanctionner Barack Obama

 

A l’heure du premier bilan, et à moins d’une incroyable erreur dans les sondages – les résultats ne sont tombés que dans la nuit –, le président des Etats-Unis et l’ensemble du Parti démocrate font avant tout les frais d’une crise financière, puis économique, qui a mis le pays à genoux. Et qui est encore loin d’être achevée. Preuve en est que ce mercredi, la banque centrale américaine va selon toute vraisemblance décider de faire tourner encore plus vite la planche à billets. Pour maintenir les taux d’intérêt au plancher. Pour permettre aux Américains de continuer à se désendetter sans restreindre leur consommation.

 

Ingratitude de l’électorat alors que ces mesures ont permis d’éviter aux Etats-Unis de plonger dans une dépression du type de celle vécue dans les années 1930? Et cela alors que la croissance pourrait redevenir durable plus rapidement qu’escompté et bénéficier du coup aux républicains qui ont tant décrié l’action de Barack Obama? On remarquera plutôt que le citoyen ordinaire vit une réalité bien éloignée de Wall Street, les grandes banques, sauvées à coups de centaines de milliards de dollars par le biais d’impopulaires plans de soutien, ont très vite renoué avec les méga-bonus. Le chômage culmine toujours à quelque 10%, au plus haut depuis le début des années 1980. Les millions de salariés licenciés ces deux dernières années et les millions d’autres qui s’inquiètent toujours pour la pérennité de leur emploi n’ont que peu goûté au renflouement de GM, le géant automobile laminé par la flambée du prix du baril.

 

Les prix de l’immobilier, qui ont déjà chuté parfois de 50% dans les grandes métropoles, pourraient quant à eux poursuivre leur descente aux enfers, et jeter encore plus d’Américains à la rue. Même si officiellement les Etats-Unis ne sont plus en récession depuis juin 2009, l’électeur ne sent pas le vent de la reprise. La croissance attendue à 2,6% cette année reste trop faiblec’est-à-dire qu’elle ne génère pas suffisamment de nouveaux emplois – pour une nation de 300 millions d’habitants. Une nation qui a fait exploser sa dette pour préserver son économie et son statut de première puissance mondiale.