La double leçon de Fort Hood

 

Luis Lema

 

Toute la journée, les Américains ont hésité sur le diagnostic. Quelle origine donner au massacre qui a eu lieu jeudi à Fort Hood, la plus grande base militaire du pays? Une maladie interne ou l’attaque d’un corps étranger? Aucune des deux explications n’est entièrement valable. Mais de plus aucune n’est rassurante.

 

Lors de la guerre du Vietnam, les soldats qui retournaient leur fusil contre leurs camarades étaient légion. Mais l’armée US n’est plus la même. Face aux traumatismes à répétition causés par les guerres, elle a mis en place un réseau imposant d’assistants, de psychologues et de structures d’aide chargés d’épauler les soldats. Le fait que ce soit précisément l’un de ces psychologues qui ait déchargé ses armes sur ses compagnons ne montre pas seulement que tout le système a trouvé ses limites. C’est la preuve de son pourrissement.

 

L’autre hypothèse n’est pas plus agréable. Voilà un officier américain d’origine palestinienne qui semble avoir choisi de commettre, en plein Texas, un attentat­suicide comparable à ceux qui ont lieu dans les rues de Bagdad ou de Kaboul. L’ennemi n’a pas baissé les bras. Pire, il peut frapper de l’intérieur.