Le
réveil
Pierre
Veya
Après la colère
légitime contre la méthode utilisée par la justice américaine pour briser le secret bancaire et contourner
les accords qui lient UBS au fisc
américain, la Suisse doit reprendre ses esprits
Après la colère
légitime contre la méthode utilisée par la justice américaine pour briser le secret bancaire et contourner
les accords qui lient UBS au fisc
américain, la Suisse doit reprendre ses esprits.
Une attaque frontale portée au cœur de sa
place financière, évoquée depuis des années dans certains cercles,
est devenue une réalité politique.
Ne feignons pas l’étonnement
du bon élève. Plusieurs
experts ont proposé d’ouvrir une discussion sur le «secret bancaire», non
pour l’abandonner, mais
pour l’inscrire dans une vision qui concilie nos intérêts et ceux des pays qui accordent au fisc un droit de regard direct sur les biens et la fortune de leurs citoyens. Pendant longtemps, trop longtemps, le Département des
finances, les associations bancaires
et de larges milieux politiques
ont pensé que nous pourrions trouver à chaque fois une parade aux attaques. En clair,
il n’y avait
pas lieu d’ouvrir la boîte
de Pandore. Sans doute, l’accord temporaire (on l’oublie souvent) négocié avec l’Europe sur la fiscalité de l’épargne nous a confortés dans l’idée que
nous échapperions à un ultimatum
aussi brutal et dangereux que celui que
viennent de lancer les Etats-Unis
à notre ordre juridique. Nous l’avions même proclamé au monde: «Le
secret bancaire suisse est non négociable.» Or, nous voilà contraints d’imaginer comment négocier son avenir.