Ghaza, honneur des Arabes
jeudi 8 janvier
K. Selim
- Quotidien d’Oran
Après onze
jours de bombardements indiscriminés d’une très grande violence, la « glorieuse » armée occidentale d’Israël n’a pas atteint le moindre de ses
objectifs.
Les fusées
palestiniennes continuent
de tomber à un rythme régulier sur les territoires colonisés et les
incursions des troupes « d’élite » de la deuxième armée du monde (ou la première, si l’on considère que ces troupes d’assassins ne sont qu’un démembrement de l’armée américaine) se heurtent à l’opposition efficace et déterminée d’une résistance qui n’a d’autres moyens que des mitraillettes et des
lance-grenades.
Bombardés par air, par l’artillerie et par la marine, la ville nargue la technologie de la mort
made in USA. Dépités, et dans leur plus pure tradition de traîtrise et de lâcheté, les criminels israéliens utilisent des munitions interdites
par les conventions internationales. Et les cibles sont
des écoles ou s’entassent des réfugiés, des
habitations et des mosquées.
Les victimes,
plus de six cent morts et près de trois mille blessés à ce jour, dans leur écrasante
majorité sont des civils désarmés.
Mais comme au premier jour la détermination ne faiblit pas et les brigades Azzedine El Kassem empêchent les panzers sionistes d’avancer. La
résistance du peuple palestinien
est effectivement héroïque, quelle armée arabe a pu
résister plus de six jours
à la machine de guerre sioniste ? Ainsi de pauvres
gens, très pauvres et très démunis,
soumis à un blocus inhumain depuis dix huit mois
donnent à chaque instant une leçon de dignité
et de courage au monde entier.
La résistance solitaire du peuple de Ghaza et ce massacre des innocents avec
la complicité active des américains
restera également dans la mémoire des arabes et des musulmans.
Le martyre
de tous ces enfants assassinés, de toutes ces femmes, de ces civils qui n’avaient, comme disait l’autre, pour seul luxe ici-bas
que leurs pauvres vies, restera pour hanter la conscience de tous ceux qui ont accepté
de se soumettre à l’ordre
des criminels.
L’histoire retiendra aussi le cri de cette manifestante soudanaise, invitant les dirigeants arabes à revêtir des robes ce qui, d’après
cette arabo-musulmane indignée, semble mieux correspondre à leurs inclinations.
Dans cette épouvantable boucherie, on peut sourire malgré tout devant ce cri du cœur. Mais il traduit un fait
indubitable. Ce que Ghaza révèle en effet chaque jour de manière plus évidente est la disparition
des Etats arabes de la
scène politique. Même la ridicule Tchéquie, une arrière-cour allemande, peut se permettre de les traiter par-dessus la jambe... On peut
se demander jusqu’où pourrait
aller cette perte de sens moral des dirigeants de la capitulation.
C’est là l’un
des résultats concrets de
la « modération » (qu’il faudrait plutôt traduire par soumission) et de l’alignement des dirigeants de ces Etats sur la ligne
américaine. Comme on peut le voir, les gesticulations incohérentes de tous les officiels arabes réunis pèsent infiniment
moins que la seule voix de la Turquie ...
Mais la résistance de Ghaza El Moudjahida en est
un signe évident, cette phase de l’interminable et désespérante déconfiture des
régimes arabes tire à sa
fin. Comme
le Hezbollah hier, le Hamas aujourd’hui
annonce de nouvelles formes d’organisation politique, capables de faire face
victorieusement à la machine de guerre impérialo-sioniste.
Dans la tempête, Ghaza est
l’avant-garde du monde arabe.