Les chiens font irruption dans la présidentielle américaine
Thomas Vampouille
24/04/2012
Le duel qui
s'amorce entre Mitt Romney et Barack
Obama pour la Maison-Blanche a démarré sur un thème
inattendu : le rapport des deux candidats au meilleur ami de l'homme.
Si les Français
s'interrogent régulièrement sur le niveau de leur campagne pour la présidentielle, les Américains semblent moins sujets à ce
genre d'états d'âme. Depuis quelques jours, l'affrontement entre les pro-Obama et les pro-Romney en vue du scrutin de novembre s'est
porté sur un thème plutôt incongru: le traitement que les deux candidats
réservent… aux chiens.
Depuis trente
ans, à chaque fois que le républicain Mitt Romney se
présente à une élection, resurgit en effet la même casserole. Une affaire qui
remonte à l'été 1983, quand l'ex-gouverneur du Massachussetts avait emmené sa
famille en vacances au Canada. Ses cinq garçons installés à l'arrière de la
Chevrolet familiale ne laissant guère de place pour le setter irlandais, Mitt Romney n'avait pas hésité à installer Seamus, c'était
son nom, dans un conteneur sur le toit du véhicule. Et ce, durant un trajet de
9 heures.
Obama a mangé du
chien
Au plus fort de la primaire républicaine, le camp de Newt
Gingrich - qui se présente sur un site dédié comme le
candidat favori des animaux de compagnie - n'avait pas hésité à utiliser ce
mini-scandale contre Mitt Romney. Les démocrates
avaient également sauté sur l'occasion pour valoriser le président-candidat sur
ce sujet. En janvier, le conseiller de Barack Obama, David Axelrod, avait ainsi
diffusé sur Twitter la photo de Bo, le chien du
président, confortablement installé à côté de son maître dans sa limousine
blindée, accompagnée du message: «Voici comment les amoureux des chiens
transportent leurs animaux».
Mais maintenant
que l'élection vire au duel Obama-Romney, le camp
conservateur a décidé de contre-attaquer, en envoyant à son tour un chien dans
le jeu de quilles démocrate. Le site internet Daily Caller a donc exhumé un
extrait de l'autobiographie de Barack Obama parue en 1995, «Les Rêves de mon père», dans lequel Barack Obama avoue avoir mangé du
chien, quand il avait 6 ou 7 ans et qu'il vivait en Indonésie. Le conseiller de
Romney, Eric Fehrnstrom, revient alors sur le cliché
du président avec son chien, en osant: «Avec le recul c'est une photo
terrifiante». John McCain, ex-candidat à la
présidentielle, désormais soutien de Romney, a également pris part au débat en
diffusant sur Twitter une photo du bulldog de son
fils accompagné du commentaire: «Désolé, monsieur le président, il n'est pas au
menu».
La polémique a au
moins le mérite de beaucoup amuser les observateurs outre-Atlantique, qui l'ont
baptisée «Dog-gate», en référence au célèbre scandale
du Watergate.