Irak: la victoire de George W. Bush
Par
Ivan Rioufol
8
mars 2010
L'histoire donnerait-elle raison à
George W. Bush? C'est bien sa politique de démocratisation de l'Irak, lancée il y a sept
ans après la chute de Saddam Hussein, qui s'affirme, élections après élections et en dépit de graves 'erreurs stratégiques initiales. Ce week-end, les Irakiens se sont encore massivement mobilisés pour aller voter, malgré les
intimidations d'al-Qaida (38 morts
dans des attentats). La minorité sunnite, qui s'abstenait jusqu'alors, a pris le chemin des urnes. Les partis islamistes confirmeraient leur recul selon
les premières estimations. Comme l'écrit,
ce lundi, l'envoyé spécial du Figaro à
Bagdad, Adrien Jaulmes: "L'invasion américaine et l'instauration d'un
nouveau régime ont propulsé
le pays dans un système démocratique sans équivalent dans le monde arabe, si l'on
exclut le cas particulier du Liban". Mais les médias se gardent, en général, de rappeler la paternité de ce succès, qui contredit leurs analyses moutonnières et
anti-bushistes. Ayant été de ceux qui ont soutenu la stratégie américaine de 2003, je
me réjouis d'autant plus de
cette réussite, même si tout n'est
pas encore parfait. Le sort des Chrétiens d'Irak demeure révoltant.
A ceux
qui estiment qu'il existe une incompatibilité
entre l'islam et la démocratie,
les Irakiens apportent, année après année, un démenti qui rejoint l'aspiration à la liberté de très nombreux Iraniens.
Des reportages télévisés montraient,
ces derniers jours, les affiches électorales de candidates aux législatives irakiennes, photographiées sans voile (Olivier Besancenot a-t-il conscience de sa régression, quand il défend sa
candidate voilée ?). Pour ma part, j'ai en mémoire les affirmations péremptoires de ces innombrables commentateurs qui assuraient qu'une démocratie ne s'impose pas (en dépit des exemples du Japon ou de l'Allemagne)
et que le recours à la
force ne pouvait que consolider le terrorisme. Les adeptes du "soft-power", ces
nouveaux munichois qui tiennent
le haut du pavé en France, restent
prêts à temporiser devant le nouvel "islamo-fascisme", ainsi désigné par Bush et les néoconservateurs.
Si les "anti-guerre" avaient été suivis, la démocratie ne serait pas en Irak.