G20: pas de nouveau
plan de relance en vue
By
Julie Connan
30/03/2009
Le président
américain s'est fixé des objectifs très larges pour sa première visite sur le Vieux Continent.
Pour son premier voyage présidentiel en Europe, qui commence mercredi,
Barack Obama va en fait à la rencontre
du monde et de ses problèmes
globaux. Sans doute est-ce là la grande
spécificité de cette
première grande sortie européenne
d'un chef d'État américain
qui suscite à travers la planète de nombreux espoirs, après le divorce entre l'Amérique
et le monde de l'ère Bush. Pendant sept jours, il
ne s'agira pas seulement de
relancer la relation transatlantique
mais d'apporter des réponses collectives aux «défis partagés», auxquels est confronté le monde, a expliqué le porte-parole du président Robert Gibbs. Le calendrier
des sommets qui marqueront
le voyage, se prête à cette
démarche ambitieuse.
À Londres,
où il se rend pour un sommet du G20, destiné à la fois à relancer la croissance mondiale mais aussi à poser les bases d'une régulation du système financier international, le patron de l'Amérique re trouvera les dirigeants des pays qui représentent
quelque 85 % de l'économie globale. Il profitera
de cette occasion pour avoir
ses premiers entretiens bilatéraux avec le Russe Dmitri
Medvedev et le Chinois Hu Jintao.
À l'occasion
du soixantième anniversaire
de l'Otan, Obama participera
ensuite à Strasbourg-Kehl à
un sommet destiné à «redynamiser» une Alliance en quête d'identité et à discuter dans le détail de la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan.
La rencontre
UE-États-Unis qui se tiendra
ensuite à Prague sera l'occasion
d'évoquer de nombreux
dossiers globaux brûlants comme la prolifération nucléaire, la défense
antimissile, la sécurité énergétique
et le défi climatique.
Jusqu'en Turquie, «pont» avec l'Asie
Une dernière étape turque permettra
d'élargir encore le champ de vision du voyage. Car en
se rendant en Turquie,
Barack Obama ne se contente pas seulement
de rendre visite au pays
pivot du flanc sud de l'Alliance atlantique. Il montre son intérêt pour un pays
qui constitue un «pont
entre l'Europe et l'Asie»,
a expliqué samedi le secrétaire adjoint à la Sécurité nationale, Denis
McDonough. Permettant de faire en trer
du même coup la problématique
du rapport aux pays musulmans dans
le cadre du voyage.
Cette ambition, qui pourrait paraître pharaonique, n'est pas surprenante pour Obama.
Depuis deux mois, sa gestion
en interne a révélé son souci d'une
approche interconnectée des
dossiers. De la même manière
qu'il entend profiter de la crise interne pour
révolutionner le modèle de société américaine en matière de santé ou d'énergie, le nouveau président semble penser qu'il
doit profiter des multiples
conflits qui agitent la planète pour révolutionner sur le fond ses relations avec maints pays, comme l'Iran ou la Russie.
Il s'agit de gérer l'urgence sans jamais perdre de vue le long terme. Et le bilatéral sans oublier le tableau plus général.