L'Europe de Barack Obama
19/07/2008
L'éditorial de Pierre Rousselin du 19 juillet.
La semaine prochaine,
Barack Obama sera en
Pour le candidat démocrate, toujours favori des sondages, cette tournée à haut risque doit convaincre
les électeurs qu'il a l'étoffe d'un président ; au moins autant
que John McCain, l'ancien héros du
À Berlin,
Cette capacité à restaurer l'image d'une Amérique qui éprouve tant de mal à se faire aimer est un atout électoral. À condition, toutefois, de ne pas en faire trop : critiquer son pays chez soi est une chose ; le faire depuis l'étranger en est une autre.
McCain est à l'affût et Obama n'est pas à l'abri d'un faux pas. Comme celui qu'il commit en juin, en proclamant que Jérusalem devait rester la capitale indivisible d'Israël, avant de devoir reconnaître que la question ne serait tranchée que par les négociations avec les Palestiniens.
Avant de franchir l'Atlantique, Obama a préparé le terrain. On sait que ses vues rejoignent souvent celles de ses hôtes européens. Elles ont été précisées cette semaine pour apparaître plus crédibles.
Le retrait des troupes américaines d'Irak qu'il préconise était automatique et précipité pendant les primaires. Ce même repli est évoqué désormais avec nuances et une certaine prudence.
À Bagdad, s'il est sincère, Obama devra reconnaître que la politique de Bush a fini par obtenir des résultats appréciables. Le coup de poker de janvier 2007, lorsque le Pentagone a envoyé 30 000 soldats supplémentaires, a porté ses fruits. À l'époque, Barack Obama avait bruyamment protesté, tandis que John McCain avait eu raison d'applaudir.
Aujourd'hui, c'est différent. L'amélioration sur le terrain sert, paradoxalement, le candidat démocrate, puisqu'il y a moins matière à polémique. Un début de redéploiement n'est plus impossible en Irak et tout le monde est d'accord pour dire que c'est sur l'Afghanistan qu'il va falloir faire porter l'effort, que c'est là que sera gagnée ou perdue la guerre contre le terrorisme.
À propos de l'Iran, le même phénomène se produit : Barack Obama n'avait pas si tort que cela en préconisant le dialogue, puisque même Bush s'y essaie en envoyant un émissaire de haut rang à la rencontre de Genève aujourd'hui.
Angela Merkel, Nicolas Sarkozy et
Gordon Brown vont donc recevoir à tour de rôle un homme qui, jusqu'à présent, a bien mené sa barque.
Sans préjuger du résultat
du 4 novembre, il est important qu'ils lui donnent l'image
d'une