Dallas 1963: l’Empire contre-attaque!
Le
président Kennedy, c’est l’histoire d’une sorte de bobo friqué
qui se retrouve soudain
face à la « machine », et qui commence à piger.
D’abord, JFK n’aurait
jamais dû mettre ses fesses dans le fauteuil du bureau ovale.
Son père, le puissant Joe Kennedy, avait tracé ce
destin d’homme d’État pour son fils aîné, mais celui-ci,
tombé au champ d’honneur
pendant la guerre laissa la place vacante.
Le « remplaçant » fut lancé dans l’arène
illico.
Face
à Nixon, futur avocat de
Pepsi, Jack remporta la présidentielle
de 1960 à l’arraché, grâce
au soutien des amis de
papa. La mafia, quoi ! Au début, JFK était loin
d’être ce héros contemporain. Les droits des
noirs, honnêtement, il s’en battait les valseuses. OK, il était jeune, son épouse rayonnait de beauté, son pays dominait le
monde. On partait pour un mandat
pépère, saupoudré de
people. Le transparent JFK ne gênerait personne, pensait-on en (très) haut lieu. Et puis, très vite, le bobo
de la Côte Est, l’insouciant
coureur de jupons commença
à comprendre que quelque chose clochait dans cette grande
et belle démocratie.
Dans sa tête résonnait sans doute l’incroyable discours d’Eisenhower (17 janvier 1961) qui, avant de lui laisser la place, avait mis en garde
contre la possible prise de
pouvoir d’un « complexe militaro-industriel » hors de contrôle
! Impossible d’être moins politiquement
correct !
C’est avec le bide complet
de l’invasion de Cuba, la fameuse
« baie des cochons », que JFK se met à dos les faucons
de l’armée et les vrais
cons de la mafia qui veulent, eux,
reprendre leurs casinos à ce foutu de barbu
coco ! Pendant la terrible crise des missiles d’octobre 1962, alors que le monde est près de l’apocalypse nucléaire, le jeune président garde son sang froid et refuse de suivre les généraux cinglés qui prônent une attaque
préventive de l’URSS !
Avec
en plus la politique anti-mafia musclée
de son frère Bob, Jack se fait chaque jour plus d’ennemis. Est-ce sa terrible maladie dont il sait
qu’elle lui laisse peu de temps ? Est-ce le dégoût grandissant devant ce qu’il découvre
? On a l’impression d’une véritable fuite en avant. Un courage politique presque suicidaire : il veut vider
de sa substance la CIA, il veut stopper l’engrenage militaire au Vietnâm… et surtout, en juin 1963, le 4, il prend l’incroyable
décision de redonner la souveraineté monétaire à l’État ! Quand il signe l’executive
order 11110, il signe sans doute simultanément son arrêt de mort. La FED, ce
consortium de banques privées
qui, depuis 1913, s’est octroyée le monopole de l’émission
du dollar, est abasourdie. Dans les milieux d’affaires, eux-mêmes liés à l’armement, chez les parrains de la mafia, on pense tous la même chose : il faut en finir
avec ce connard qui pète les plombs.
La
suite de l’Histoire, vous
la connaissez. Quelques mois plus tard, un tireur « isolé » réussit une perf
olympique en dégommant le président dans sa Lincoln bleue nuit. La cervelle qui explose comme une
pastèque, l’ambiance de fin
du monde… le tailleur rose…